Incontournable en Bretagne, les chaos rocheux de la côte de Granit Rose attirent chaque année de nombreux visiteurs. Avec ses collègues, Marie entretient, gère et anime le site. Ensemble, ils arpentent quotidiennement le sentier côtier pour informer sur la nécessaire préservation de ce joyau géologique.
Quels sont les types d’animations que vous proposez au grand public ?
Marie Le Scanve : Au sein de la Maison du Littoral, nous renseignons sur les séjours de randonnée, nous proposons des expositions et des animations dans tous les domaines : nature, art, culture. Dernièrement nous avons proposé des sorties sur les contes et légendes, des ateliers de cuisine, des balades dessinées avec des plasticiens, des projets d’écriture, etc.
Nous faisons aussi des chantiers nature avec bénévoles. Pendant 3 heures, nous faisons ensemble du maintien de la biodiversité, de l’arrachage de plantes invasives. On a aussi un gros projet de création de vergers avec des variétés anciennes.
Quel est le public de ces chantiers nature ?
M. L-S. : Le public est hétéroclite : des vacanciers, des locaux mais aussi de nouveaux résidents qui cherchent du lien, qui cherchent à comprendre leur environnement. On refuse à chaque fois du monde ! Pendant la période de confinement, ils étaient navrés que l’on ne puisse plus continuer à le faire. On ressent une vraie envie de mettre la main à la pâte et d’être eux-mêmes acteurs !
Le sentier des douaniers remporte un succès fou tant auprès de randonneurs chevronnés que des promeneurs dominicaux. Comment faire pour entretenir et protéger ce sentier écologiquement sensible ?
M. L-S. : On a beaucoup de difficultés avec les gestes éco-citoyens. Il y a toujours autant de déjections canines et des randonneurs qui n’attachent pas leur chien. Les déjections canines enrichissent les sols alors que les sols des landes sont pauvres. Si on ne ramasse pas les déjections canines, c’est la mort de la bruyère !
Un chien qui n’est pas tenu en laisse est également dangereux pour les autres promeneurs, pour les enfants et pour les nichées car les chiens vont chercher à les débusquer !
On passe aussi beaucoup de temps à échanger sur le maintien de la biodiversité et le danger lié aux plantes invasives. On se retrouve avec des landes menacées par une flore complètement indigène comme le cotonéaster ou les herbes de la Pampa. On est dans le contrôle de la fabrique du paysage !
À cause de la crise sanitaire, les sentiers des douaniers ont été fermés au public ? Quel a été l’impact de cette fermeture pour la faune et la flore ? Quelle leçon peut-on en tirer ?
M. L-S. : On a remarqué que les oiseaux nichaient plus au bord du sentier car plus personne ne les importunait. Du coup, on a fermé des zones qu’on a appelé des espaces de quiétude pour leur permettre de finir leur nichée sur les landes hautes. En bord de mer, on a laissé aux hirondelles la possibilité de faire naître jusqu’à trois nichées. Sachant qu’il y a une trentaine de couples, on a bien renouvelé le stock d’hirondelles cette année !
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